Un enjeu de résilience
Les technologies de l'information forment un univers très concurrentiel. Éditeurs, intégrateurs, ESN/SSII, cabinets de conseil, fabricants et autres acteurs opèrent pour renforcer leur positionnement et gagner en parts de marché. Avec ce contexte d'incertitude due à la crise actuelle et cette concurrence accrue, le besoin d'une résilience durable est bien présent.
Depuis 2005, ce besoin s'exprime justement par la concentration de plusieurs acteurs sur le marché de l'IT. L'offre s'est depuis progressivement verticalisée. L’objectif ? Tenter d'adresser la demande dans son entièreté. On murmurait déjà au début des années 2000 que le numérique gagnerait le rôle principal dans la 6ème vague de fusions - acquisitions de l’histoire. Verdict ?
C’est surtout depuis 2014 que ce mercato d’acquisitions technologiques se précise. Parmi les exemples marquants on peut citer, Oracle et PeopleSoft en 2005, Dell et EMC Corp en 2015, ARM par Softbank en 2016 ou encore IBM et Red Hat en 2018. Ces centaines d’opérations ont façonné le paysage de l'IT cette dernière décennie.
Des besoins accrus
Malgré l'existence des grands groupes tels qu'Adobe, Accenture, Dell, SAP, TechData et bien d'autres dans ce paysage tech, la concentration des acteurs sur le marché reste encore modérée, mais cela semble être une question de temps.
1- La demande est stimulée
L’année 2020 a dressé un cadre inédit qui a, dans un premier temps, ralenti puis boosté les besoins des entreprises, et par conséquent la demande générée pour les acteurs de la tech. En effet, le phénomène de digitalisation, qui avait vu le jour avant même la crise s’est vu accéléré subitement. Que l’on parle de télétravail, d’automatisation, de cybersécurité, de vente en ligne ou encore de dématérialisation… les entreprises ont de nouvelles attentes qui vont se traduire par une augmentation des dépenses IT en 2021 selon l’agence Gartner, de l’ordre de +7,6%. Bref, une bonne raison pour les entreprises IT d’adapter leur catalogue de produits et services avec des fusions - acquisitions stratégiques.
2- Innover est une nécessité
Les tendances technologiques mises en exergue ces dernières années impliquent un fort enjeu d’innovation au cœur des sociétés IT. Si cela a toujours été une vérité dans cet univers technologique, l’année 2020 a appuyé cette allégation. Devenir une référence sur des thématiques d’IA, de cloud, de cybersécurité ou de blockchain ne s’improvise pas, au même titre qu’ajouter des services à son catalogue.
Historiquement, l’acquisition de concurrents innovants permet non seulement de prendre une taille critique mais aussi de capitaliser sur des solutions novatrices sur le long-terme. C’est d’ailleurs en 2018 que le géant Adobe s’est positionné sur l’expertise de Marketo pour enrichir sa suite Adobe Experience Cloud. Il y a aussi l’exemple de Salesforce qui a misé sur Tableau en 2019 pour combiner les données d’entreprises en une seule plateforme et ainsi étoffer son offre.
3- Une concentration constante
Au-delà des besoins accrus actuellement, les fusions - acquisitions sont monnaie courante car elles répondent à plusieurs besoins :
Le marché de l’IT ne fait pas exception à ces pratiques. On pense notamment à l’acquisition de GitHub par Microsoft en 2019 qui répond à plusieurs de ces critères, ou encore à Walmart qui s’est emparé, en 2018, du groupe FlipKart, spécialiste du e-commerce, dans le contexte de sa bataille contre d’autres géants du commerce électronique.
Un mercato dynamique
1- Zoom sur les Mega deals
En 2020, le monde a connu 83 mega deals (accords de plus de 5 milliards de dollars) selon le cabinet PwC, dont les 2/3 sont concentrés sur la seconde partie de l’année. Parmi ces fusions - acquisitions, la tech et les télécommunications tirent les chiffres vers le haut.
Salesforce s’est, par exemple, positionné sur Slack pour 28 milliards de dollars. Le fabricant AMD s’est doté de l’expertise en circuits programmables de Xilinx pour pas moins de 35 milliards de dollars. Ces montants rejoignent les plus belles transactions de ces 6 dernières années, mais sans atteindre le niveau d’EMC en 2015 (67 milliards de dollars pour Dell).
D’autres belles acquisitions à ne pas oublier restent des opérations d’envergure du paysage tech, comme l’acquisition de Segment par l’américain Twilio pour 3,2 milliards de dollars à l’automne 2020.
2- Le cas des SPAC
Les SPAC (Special purpose acquisition company) existent depuis les années 90 et proposent un modèle de financement typiquement américain. Il s’agit d’entreprises sans activité opérationnelle qui lèvent des fonds sur une place boursière dans le but de réaliser une ou plusieurs fusion - acquisition.
En 2020, les SPAC ont levé près de 83 milliards de dollars (SPAC Research). Ces structures sont peu nombreuses à la bourse de Paris mais elles lorgnent les acteurs tech européens chez qui ce modèle est encore peu connu (lire Les Echos). Leur activité devrait, en toute logique, croître en 2021 et dynamiser les fusions – acquisitions du secteur.
3- Nouvelles recrues
Cette nouvelle année semble poursuivre la tendance en termes de volume de fusions - acquisitions sur le marché de l’IT, quelques exemples frais de ce Q1 2021 :
Le marché semble se concentrer avec le retour de mega deals importants. Ce mercato de printemps donne, avec certitude, une information capitale, le marché de l'IT est en bonne santé !
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